Selon Vital Signs 2007-2008 de l’institut américain Worldwatch, le réchauffement climatique, largement dû à la consommation d’énergie fossile, menace la biodiversité en accélérant la destruction des habitats.
Le rapport signale 44 tendances observées à l'échelle planétaire, en commençant par le pays le plus pollueur, les Etats-Unis. En 2005, celui-ci était à l’origine de plus de 21 % des émissions mondiales de carbone. C'est deux fois le niveau par personne des européens. D’après Erik Assadourian, responsable du projet Vital Signs, l’Europe et le reste de la communauté internationale devraient faire pression sur les responsables politiques américains pour que des solutions soient trouvées avant et après la rencontre de Bali. “Le monde sera bientôt à court de temps pour traiter le problème du changement climatique."
- En 2005 la dernière année pour laquelle on a des données, le recours aux carburants fossiles a entraîné l’émission de 7,6 milliards de tonnes de carbone, et les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone ont atteint 380 parties par million.
- L’exploitation forestière n’a jamais été aussi importante.
- Industries énergivores: En 2006, la production d’acier a progressé de 10 % pour atteindre un chiffre record de 1,24 milliards de tonnes. De même, celle de l’aluminium primaire s’est élevée à 33 millions de tonnes et la production d’aluminium a représenté près de 3 % de l’utilisation mondiale d’électricité. Ce n'est pas sans lien au don immense que les contribuables du Québec viennent de faire en octroyant à Alcoa un contrat jusqu'en 2040 d'électricité bien en bas des taux du marché, ce qui entraînera sans doute l'inondation de maintes terres indigènes. (De tels subsides immenses mais cachés se font ailleurs au monde: en Colombie, en Inde, etc.)
- La production de viande de 2006 a dépassé la barre des 276 millions de tonnes (soit 43 kg par personne). La consommation de viande est l’un des facteurs qui déterminent la demande en graines de soja. L’expansion rapide des plantations sud-américaines de ces graines pourrait remplacer 22 millions d’hectares de forêt tropicale et de savane d’ici les 20 prochaines années.
- L’accroissement de la consommation mondiale de produits de la mer s’est suivi d’une raréfaction de nombreuses espèces de poissons : en 2004, la consommation de fruits de mer s’est élevée à 156 millions de tonnes, soit une moyenne d’environ trois fois plus par personne qu’en 1950.
La demande accélérée de la population mondiale (mais surtout des riches surconsommateurs, auxquels bientôt s'ajouteront les élites de l'Inde et de la Chine) en alimentation, en combustibles (voitures personnelles, voyages en avion, transport mondial des denrées au détriment des sources locales), et la pollution conséquente de toute la biosphère, met en danger l’ensemble des organismes vivants:
- De la destruction des habitats vient une altération du rythme des migrations animales et de la floraison ainsi qu’un déplacement de certaines espèces vers les pôles et des altitudes plus élevées. Les océanographes découvrent une expansion des zones mortes.
- Les océans ne peuvent continuer à absorber la moitié du dioxyde de carbone émis par les humains, comme elles ont fait depuis 200 années. Le changement climatique est en train de modifier la trajectoire de migration des poissons, d’élever le niveau des mers, d’intensifier l’érosion des côtes, d’augmenter l’acidité des océans et d’interférer avec les courants qui déplacent les nutriments vitaux hors des profondeurs océaniques.
- En dépit d’une saison de cyclones relativement calme pour les Etats-Unis en 2006, l’ensemble du monde a connu plus de catastrophes naturelles liées au climat cette année-là qu’au cours des trois années précédentes. Près de 100 millions de personnes ont été touchées.
Certains gouvernements commencent déjà à considérer le changement climatique comme un fait acquis, dit Assadourian. « La Canada dépense actuellement 3 milliards de dollars pour construire huit nouveaux patrouilleurs afin de renforcer son autorité sur les eaux arctiques. Le Danemark et la Russie ont commencé à se disputer le contrôle de la dorsale du Lomonosov en raison de la libération d’accès à de nouvelles sources de pétrole et de gaz naturel libérés si le cercle Arctique devait ne plus être recouvert de glace - des carburants fossiles qui ne feraient qu’accélérer encore davantage le phénomène de changement climatique.
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NDLR: Voir aussi les graphiques illustrant ces données, ailleurs dans notre blogue, et les critiques du contrat Alcoa par les journalistes Jean-Luc Dion, Claude Turcotte et Jean-Robert Sansfaçon de La Presse. Celui-ci estime que les contribuables subventionnent la corporation au rythme de 366,000$ par emploi, sans compter les "externalités" ignorées par les économistes: la pollution d'air, terre et eaux, la consommation d'eau potable, etc. De plus, Leo-Paul Lauzon a dévouvert que la corporation bénéficiait d'un trève d'impôt pendant au moins 4 ans. Et sans dire qu'Alcoa, ainsi nourri à nos frais, risque un takeover qui enrichera encore les super-riches. Triste bilan typique du developpement prôné par les néolibéraux et le consensus de Washington.
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